top of page

IMPRESSIONS D’ÉGYPTE

 

LES IMPRESSIONS D'EGYPTE OCCUPENT UNE PLACE A PART dans l’œuvre de Bernard Alligand pour deux raisons : l'une, parce qu’elles ne sont constituées, sur fond de sable, que de végétaux avec seulement quelques notes colorées et quelques bribes de manuscrits ; l'autre, par leur technique d’exécution, un passage sous presse, d’où le mot d’impressions . Mais ce ne sont ni des peintures, ni des gravures. D’autre part, ces œuvres n’ont aucun antécédent dans sa création  elles n’ont donné lieu à aucun prolongement ultérieur.

Extrait du catalogue Rétrospective à Angers, texte de Jean-Pierre Geay.

ETHNO-PEINTURE

Techniques mixtes. Papyrus, pigments, jupe de palmier et bananier, manuscrits, sable et résine sur cagette en branche de palmier ou papier d'art pur chiffon Moulin de Larroque 600 g.

INTERVIEW

 

Pour toi qui as parcouru de nombreux pays, voyager, est-ce fusionner ?

Disons qu'il faut tenter le contact le plus proche possible, sans pour autant perdre son identité. Comprendre, mais par rapport à soi, sans se fondre. Je pense qu'on est mieux reçu en tant qu'étranger qui cherche à percer le secret en levant prudemment les voiles.

Existe-t-il une cartographie imaginaire, comme il existe, en chacun, un musée imaginaire, suivant l'expression d'André Malraux ?

J'ai l'impression de réaliser, dans mon œuvre, un travail d'archéologie à l'envers. Je superpose en couches les différents matériaux et la peinture sur différents supports. Puis, je viens gratter, fouiller dans les strates ; éventuellement remettre au jour, à la lumière.

Je procède de même avec la gravure. Dans la démarche artistique, je sais pertinemment ce que je vais chercher. Par contre, dans un pays tel que l'Égypte, quelle que soit sa connaissance, la part de découverte et d'imprévu déjoue les méthodes apprises.

On va chercher un contenu, un sens, et on trouve peut-être une esthétique ?

La dimension esthétique s'ajoute au sens.

As-tu l'impression de pouvoir former, par l'œuvre, une chaîne d'union entre les hommes du passé et du futur.

Je ne cherche pas à m'inspirer directement de ce qu'ont fait les artistes de l'époque pharaonique. Mon souci serait plutôt d'évaluer ce qui se passait dans ces millénaires-là, 3000 ans avant Jésus-Christ. On a, bien sûr, des connaissances assez précises sur les pratiques et sur l'environnement. Les matériaux que je vais chercher étaient déjà utilisés. Je cherche, néanmoins, à travailler aujourd'hui, avec ces matériaux-là, en essayant de comprendre la logique des artistes anonymes de l'époque.

Tu cherches un lien d'élaboration, de maturation par le geste ?

Par la main, par la terre, on recouvre la gestuelle instinctivement.(...) Une œuvre abstraite peut être plus sensuelle qu'on ne croit... Je reste persuadé qu'une œuvre abstraite, quelle qu'elle soit, garde toujours un rapport à la nature. (...) Se délivrer de l'image explicative c'est s'ouvrir à d'autres investigations tout en restant lié à la nature.

Concernant ta réceptivité ton premier choc face à l'Égypte a-t-il été plutôt visuel ou intellectuel ?

La première rencontre, à l'arrivée, a été visuelle. Avec, bien sûr, l'arrière-plan intellectuel qui avait donné ma détermination à découvrir l'Égypte. Mais ce mode de contact n'est pas propre à l'Égypte, c'est ma démarche. J'écris peu, par exemple, même quand cela concerne les impressions, les sensation que me procure un paysage.

Tu les écris dans ta peinture.

Oui. Et je m'aide parfois de photos. Je reste donc visuel.

Le titre Impressions d'Égypte rassemble-t-il tes impressions propres et les impressions que tu veux produire par ton œuvre ?

J'évoque le point de jonction entre les impressions ressenties et traduites dans l'œuvre et les impressions que le public peut capter dans le regard.

Peux-tu faire un court inventaire du matériel originel qui compose les Impressions d'Égypte.

Le karkadé. C'est une plante nationale, en Égypte, qui sert à soigner tous les maux (...) ça se boit chaud, froid (...) Les piments, le safran... Tout est possible. J'expérimente techniquement les réactions aux résines et aux colles. Mais je peux aussi les mélanger aux pigments traditionnels dont je dispose à l'atelier.

Tu as voyagé jusqu'à la frontière libyenne pour faire tes provisions d'épices.

Oui, mais pas seulement les épices. La coloration des éléments (sables, végétaux) change avec le terrain. J'utilise des sables blancs, ocres... Les papyrus sont plus ou moins teintés car ils sèchent de façon différente. Parce qu'ils ont été ramassés à des époques différentes.

Quels sont tes végétaux ?

Le bananier, le coton, la canne à sucre, le palmier, un peu d'eucalyptus... Dans le palmier lui-même, j'utilise la fibre qui, traditionnellement est vouée à la fabrication de la ficelle, les branches qui servent aux cageots, au bout de la branche, les opercules qui tiennent les dattes et la robe de l'arbre qui est à la fois un tissu de fibres fines et soutenues et une espèce de « cuir ».

Interview de Tita Reut. Extraits du catalogue Impressions d'Egypte 2000

BIENNALE D'ALEXANDRIE

LE CHANT DE L'OISEAU SUR LES RIVES D'ALEXANDRIE

Il s’agissait de faire un livre qui était une œuvre unique, la présenter comme une performance. L’idée : qu’est-ce qui peut représenter Alexandrie et être un passage entre Alexandrie, la France et la Méditerranée avec une volonté de rendre le livre vivant pour provoquer une interaction entre le public et soi, et une interaction directe, surtout pour les Alexandrins qui viendront voir l’exposition.

Workshop à Alexandrie, avril 2005. Extrait de l'interview de la vidéo

bottom of page